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Page:Mouhot - Voyage dans les royaumes de Siam, de Cambodge, de Laos et autres parties centrales de l'Indo-Chine, éd. Lanoye, 1868.djvu/280

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Doué d’une oreille excessivement délicate et d’un goût extraordinaire pour la mélodie, ce sont les tribus des montagnes qui confectionnent les tam-tams de forme antique, très-prisés des peuples voisins, et qui ont une grande valeur. Ils marient, en les variant, les sons de plusieurs de ces instruments à celui d’une grosse caisse, et obtiennent une musique assez harmonieuse.

Leur usage est encore d’enterrer et non de brûler les morts, et l’on voit à Ongkor-Thôm des pierres telles que celles dont nous avons parlé, en mentionnant les esplanades qui se trouvent dans l’enceinte de la grande ville et qui ont l’air de mausolées.

L’écriture leur est inconnue ; ils mènent par nécessité une vie un peu nomade, et toute tradition sur leur antiquité s’est éteinte depuis longtemps. Les seuls renseignements que nous ayons pu tirer des plus vieux chefs des Stiêngs, c’est que, bien au-delà de la chaîne de montagnes qui traverse leur pays du nord au sud, se trouvent aussi des gens du haut (tel est le nom qu’ils se donnent, celui de sauvages les blesse fort), parmi lesquels ils ont beaucoup de parents, et ils citent même des noms de villages ou de bourgades situés jusque dans les provinces occupées actuellement par les envahisseurs annamites.

Au retour de mon excursion chez les sauvages Stiêngs, je rencontrai, à Pinhalù, M. C. Fontaine, ancien missionnaire en Cochinchine, et qui a visité un grand nombre de tribus sauvages, durant vingt années de mission. Je lui dois les remarques suivantes sur les dialectes d’un grand nombre de peuplades échelonnées dans le bassin du Mékong, entre la Co-