Aller au contenu

Page:Mouhot - Voyage dans les royaumes de Siam, de Cambodge, de Laos et autres parties centrales de l'Indo-Chine, éd. Lanoye, 1868.djvu/84

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

encore quelques vestiges des travaux utiles du malheureux, favori, tels qu’un canal, qui devait aller de Nophaburi au lieu sacré dit Phrabat, et un aqueduc dans les montagnes.

« La mort de Naraï fut le signal de nouvelles révolutions de sérail ; un fils illégitime tua son successeur, donna d’abord la couronne à son tuteur, se réservant pendant quinze ans les fonctions du premier ministre, jusqu’à ce qu’enfin, à la mort de son tuteur, il prit lui-même le sceptre. Il s’appelait Nai-Dua. Deux de ses fils et deux de ses petits-fils régnèrent successivement à Ajuthia ; un de ces derniers ne régna que peu de temps et entra dans les ordres religieux après avoir cédé la couronne à son frère. Pendant ce règne, en 1759, une invasion formidable eut lieu ; le roi des Birmans, à la tête de trois corps de troupes nombreuses, pénétra dans le pays et concentra ses forces devant la capitale Ajuthia qu’il cerna. Le roi siamois (Chaufa-Ekadwat-Aurak-Moutri) n’opposa point une résistance réfléchie, et ses grands dignitaires ne lui prêtèrent nulle assistance. Il appela bien tous les habitants des petites villes voisines au sein de sa capitale et concerta des plans pour sa défense ; mais la division et la jalousie rendirent tous les efforts infructueux. Le siège se prolongea deux ans ; les assiégés éparpillèrent leurs forces dans de petits combats et des sorties où, pour la plupart, les Birmans étaient victorieux. Leur général Maha-Noratha mourut en vain ; ses principaux officiers choisirent un autre chef, qui, profitant de la saison de sécheresse, franchit les fossés, ouvrit des brèches, enfonça les portes et se