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Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/123

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de gongs, d’harmonicas, et de toute sorte d’instruments à cordes.

Dipanon, qui, lui aussi avait mis bas son costume crotté, s’y trouvait déjà. Les chefs subalternes, assis, par terre, sur des nattes, formaient un grand cercle. Au fond de la longue galerie, il y avait une table devant laquelle, se placèrent le Prince-Régent, le préfet, le sous-préfet, le contrôleur et deux des chefs principaux. On offrit du thé et des gâteaux ; puis la cérémonie commença dans toute sa simplicité.

Le préfet se leva et lut le décret du Gouverneur-général, en vertu duquel, Monsieur Max Havelaar était nommé sous-préfet de la régence Bantan-Kidoel, ou Sud de Bantam, nom que les indigènes donnent à Lebac.

Cela fait, il prit le numéro du Bulletin des Lois, contenant le serment réglementaire suivant : Le fonctionnaire jure que pour être nommé ou avancé, à l’emploi de… il n’a donné ni promis, ne promettra ni ne donnera rien à personne ; qu’il reconnaît sa majesté, le Roi de Hollande et s’engage à lui être fidèle ; qu’il obéira à son représentant, dans les Indes ; qu’il observera et fera observer les lois et réglements en vigueur, et cela rigoureusement ; qu’il se comportera en tout comme il convient à un bon… (dans le cas présent, c’est d’un bon sous-préfet qu’il s’agit.)

Puis, suivit naturellement la phrase sacramentelle : Que Dieu Tout-Puissant me soit en aide !

Havelaar répéta le tout.

À la grande rigueur, ce serment-là impliquait la promesse de protéger la population indigène contre toute concussion et oppression. En jurant de soutenir les lois et réglements existants, il n’y avait pas de raison pour ne pas faire entrer le sens de la pro-