Aller au contenu

Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le type de M. Joseph Prudhomme. Un seul n’aurait pas suffi ! Aujourd’hui, ils sont si pédants, l’un et l’autre que je ne sais vraiment plus comment m’y prendre, avec eux ! !

Ce qu’il y a de pis, c’est que j’ai traité avec Tiredon, et que je dois lui donner à éditer un ouvrage spécial, sur les ventes de cafés. Toute la Hollande attend ce livre là ! Et ce satané Stern qui traite et parle de toute autre chose !

Hier, il me disait : » soyez tranquille, tout chemin mène à Rome, attendez la fin de l’exposition, — tout ce qui précède ne fait donc partie que de l’exposition, Grand Dieu ! — et je vous promets qu’à la fin nous ne ferons plus que parler café, café et rien que café ! Pensez à Horace, monsieur, il l’a bien écrit en toutes lettres : Omne tulit punctum qui miscuit… c’est à dire : celui là gagne tous les suffrages qui sait mélanger… le café à n’importe quoi ! Ne faites-vous pas ce qu’il vous conseille, quand vous mettez du sucre et du lait dans votre demi-tasse.

Et il faut que je me taise, non parce qu’il n’a pas tort, mais parce que je dois à la raison sociale Last et Co d’éviter que le vieux Stern ne tombe entre les mains de Busselinck et Waterman, qui le serviraient mal, n’étant que des intrigants et des escrocs.

Je vous ouvre mon cœur, lecteur, pour qu’après avoir lu tout le fatras de Stern, — l’avez-vous lu réellement ? — votre colère ne frappe pas une tête innocente. Qui aurait l’idée, je vous le demande, de s’adresser à un commissionnaire traitant ses clients d’anthropophages ! Je veux que vous soyez convaincu de mon innocence. Aujourd’hui, il m’est vraiment impossible de purger ma raison sociale, de ce maudit ouvrage, traduit par Stern. Les choses sont