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Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/171

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constater la distance incommensurable qu’il y a entre la sagesse humaine et la sagesse divine. Je vous ai déjà dit, que dans le paquet de l’Homme-au-châle, au milieu d’un tas de guenilles, par-ci par-là il se trouvait quelques raisonnements d’une solidité remarquable. Mais, comme ces raisonnements baissaient pavillon devant le langage du pasteur Caquet ! Non pas, au moins, que le dit pasteur tirât cette plus-value de sa propre force ; non, je le connais et c’est un homme parfaitement médiocre ; mais il l’emportait grâce au secours de là-haut ! Cette supériorité était d’autant plus évidente qu’il traitait de plusieurs points également traités par l’Homme-au-châle. Vous savez déjà, n’est-ce pas, que dans le paquet de ce dernier, il y avait un tas d’écrits relatifs aux Javanais et à d’autres païens de leur espèce.

Frédéric prétend que les Javanais ne sont pas des païens, mais moi je traite de païen quiconque professe une fausse foi, c’est à dire une croyance qui n’est pas mienne. Pour mon compte, je m’en tiens à Jésus-Christ, qui est mort sur la croix, et tout lecteur qui se respecte en fera autant que moi.

Je vais donc vous donner quelques bribes du sermon en question, par deux raisons, la première c’est que grâce à ce sermon même je me suis confirmé dans l’idée que la suppression de la culture du café était un procédé illicite dans la régence de Lebac ; et la seconde, que, comme tout honnête homme doit bien s’en garder, je ne veux voler personne. Or, ce serait voler le lecteur que de ne lui donner absolument rien pour son argent.

Caquet avait donc fait ressortir brièvement de son texte — précité par moi — l’amour de Dieu, et il avait attaqué la question capitale de son sujet, c’est-à-dire