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Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/176

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credi ce point-là ne soit pas sorti un moment de mon cerveau. Le pasteur Caquet a donné lecture des rapports des missionnaires, et cela, en toute connaissance de cause. Eh bien ! en vertu de ses rapports, et la main sur la conscience, s’il prétend qu’un travail incessant poussera les âmes des Javanais dans le Royaume de Dieu, je ne vois pas pour quoi, moi, je ne soutiendrais pas que la culture du café, peut et doit s’entreprendre à Lebac. Je dis plus : l’Être Suprême n’a rendu le sol de cette contrée rebelle à ladite culture, que pour donner plus de mérite aux travailleurs, et les rendre plus dignes de leur récompense divine.

J’espère que mon livre arrivera dans peu sous les yeux du Roi ; et que par des ventes plus considérables, il me sera prouvé clairement que la connaissance de Dieu et l’intérêt bien entendu de la société sont étroitement liés ensemble.

Voyez un peu comme Caquet, ce simple, cet humble pasteur, sans consistance aucune aux yeux des hommes, — le bonhomme n’a jamais mis le pied à la Bourse ; — mais soutenu par l’Évangile, dont la lumière éclaire sa route, m’a signalé, à moi, commissionnaire en cafés, une chose, qui, non seulement intéresse toute la Hollande, mais encore me mettra à même de me retirer cinq ans plus tôt à la campagne, à Driebergen. Ce que je ne ferai toutefois que si Frédéric se conduit bien. Soyons juste, il s’est tenu convenablement à l’église, pendant tout le sermon.

Oui., le travail, le travail ! Voilà ma devise ! Du travail pour les Javanais, voilà mon principe ! Et mes principes me sont sacrés !

L’Évangile n’est-il pas le bien suprême ? Y-a-t-il