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Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/179

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X.


On le sait : je ne ménage personne dès que mes principes sont en jeu. Pourtant j’ai compris qu’il ne m’était pas possible, de traiter Stern comme mon fils Frédéric. Somme toute, il faut prévoir que mon nom, — la Raison sociale est Last & C°, mais, moi, je m’appelle Duchaume, Batave Duchaume — se trouvera mêlé dans un ouvrage, où on lira des choses qui ne s’accordent pas avec le respect que tout homme comme il faut, et tout commissionnaire de premier ordre, se doit à lui-même. Je regarde donc comme un devoir de vous montrer la façon dont je m’y suis pris, pour remettre Stern dans le droit chemin.

Je ne lui ai pas parlé du Seigneur, vu qu’il est luthérien, mais j’en ai appelé à son honneur. Écoutez-moi, et voyez où l’on va, avec la connaissance approfondie du cœur humain.

Stern a souvent dans la bouche, cette locution : parole d’honneur !

Un beau jour, je lui demandai ce qu’il entendait par là.

— Eh ! Mon Dieu ! c’est bien simple ! me répondit-il, je donne mon honneur en garantie de ce que j’avance.

— Ce n’est pas peu de chose, mon ami. Vous êtes donc parfaitement sûr de dire toujours la vérité.

— Oui, monsieur. Je ne dis jamais que la vérité. Quand, j’ai le cœur enflammé !…