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Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/182

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par un des mots que voici : Gâteaux, vin ou médecine, vous auriez tout uniment prié Marie de vous accompagner :

   Aux Eaux,
   À Turin,
   ou En Chine,


et ainsi de suite.

Vous voyez bien que votre projet de voyage n’était pas sérieux, et que tout cela n’aboutit qu’à un cliquetis monotone de mots sans but ni sens commun. Qu’en adviendrait-il, si Marie se prenait du beau désir de faire ce voyage ?

Encore, je passe sous silence, le mode désagréable de locomotion, que vous lui proposez ! mais, Dieu merci, ma fille est raisonnable, et elle n’a pas la moindre envie de se rendre dans un pays, dont vous parlez ainsi qu’il suit :

    » Là, se trouve un jardin, rouge de fleurs ;
    Dans le silence du clair de lune,
    Les fleurs de lotus y attendent
    Leur fidèle petite sœur.
    Les pensées babillent et causent,
    Et jettent leurs regards vers les étoiles.
    Les roses se racontent, à voix basse,
    Dans l’oreille, des légendes parfumées ! »


— Que diable voulez-vous faire dans ce jardin-là, avec Marie, au clair de la lune ? Est-ce moral ? Est-ce honnête cela ? Stern, est-ce comme il faut ?

Désirez-vous donc me voir, écrasé par la honte, comme Busselinck et Waterman, auxquels nulle maison respectable de commerce ne veut avoir affaire, sachant que leur fille s’est enfuie, et que ce sont des intrigants ! Que répondrai-je, moi, si à la Bourse