ment défendu. J’aurais pu me sauver partout ailleurs ; et là aussi sans doute ; mais on avait une telle frayeur du redoutable et puissant général !… Ce gredin-là paraissait n’avoir qu’un seul désir : me faire crever de faim…
Cet état de choses a duré neuf mois !
— Et comment vous êtes-vous tiré de là ? Le général avait donc un troupeau de dindons ?
— Oui, mais cela ne me servit à rien… vous comprenez ?… On ne fait ces charges-là, qu’une fois. Vous me demandez ce que je faisais entre-temps ?
Eh bien ! mais, je faisais des vers ; j’écrivais des comédies… et autres choses du même tonneau.
— À Padang, on achetait donc du riz, avec ça !
— Non, mais, je n’ai pas demandé qu’on m’en vendit à ce prix là. Je… Je… Je préfère ne pas vous dire comment j’ai fait pour vivre, et comment j’ai vécu !….
Tine lui poussa le bras. Elle le savait, elle !
— Ah ! Je me rappelle, fit Dipanon ; j’ai eu quelques lignes, écrites de votre main, dans ce temps là, sur le dos de certaine quittance…
— Je sais ce que vous voulez dire. Ces lignes vous dépeignent clairement la position dans laquelle je me trouvais. À cette époque, paraissait une Revue, à laquelle je m’étais abonné. Cette Revue avait pour nom : Le Copiste. Elle était patronnée par le Gouvernement. Le rédacteur en chef était employé au secrétariat général, et à cause de cela les abonnements se versaient dans la caisse publique.
On me présenta une quittance de vingt écus ; sachant qu’on devait rendre compte de cette petite somme aux bureaux du Gouverneur, étant certain