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Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/24

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suis rendu au Café de Pologne, j’ai demandé plume, encre, papier, et j’ai écrit :

»Monsieur, la grande extension prise par nos affaires, dans ces derniers temps ; les ordres multiples qui nous viennent des maisons les plus honorables de l’Allemagne du Nord.

…et ceci est l’exacte vérité…

…nécessitent, chez nous, une augmentation de personnel.”

Entre nous, notre teneur de livres s’occupait encore, passé onze heures du soir, hier, à notre bureau : il avait perdu ses lunettes, et ne pouvait mettre la main dessus.

Je continuai :

»Le besoin se fait surtout sentir de jeunes gens bien élevés, et comme il faut, pour la correspondance allemande. Certes, beaucoup de jeunes allemands, résidant à Amsterdam, possèdent les capacités requises ; mais, vu la légèreté et l’immoralité croissantes de la jeunesse, vu l’accroissement incessant du nombre des chevaliers d’industrie, considérant la nécessité d’unir une bonne conduite à l’exécution ponctuelle des ordres donnés, une maison qui se respecte…” et ceci, de plus en plus vrai.

»…comme celle de Last et C°, commissionnaires en cafés, Canal des Lauriers, no 37, ne peut être assez circonspecte dans l’engagement de ses employés.”

Lecteur, savez-vous bien que le jeune allemand, qui, à la Bourse, se tenait près le dix-septième pilier, s’est enfui avec la fille de Busselinck et Waterman ! Or, notre petite Marie va entrer dans sa treizième année, au mois de septembre prochain.