Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/267

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

regardée comme non avenue ; et je tiens pour certain que les pièces y relatives n’ont jamais été mises sous les yeux du Gouverneur de Batavia.

Peu de temps après le retour de Jang di Pertouan, j’arrivai à Natal pour en prendre l’administration dans mes mains.

Mon prédécesseur me raconta naturellement ce qui venait de se passer dans le pays de Mandheling, et me donna les renseignements nécessaires sur les rapports politiques existant entre cette régence et mon district.

Il se plaignait, à bon droit, très amèrement, de l’injustice avec laquelle on traitait son beau-père, et de la protection incompréhensible, accordée par le général à Jang di Pertouan.

Ni lui, ni moi, nous ne pouvions nous douter que l’envoi de Jang di Pertouan à Batavia fût un soufflet, donné en plein visage au général, qui avait des motifs secrets de garantir ce chef contre toute accusation de haute trahison.

Cela avait d’autant plus d’importance pour le général, que, dans l’entre-temps, le commissaire du gouvernement susmentionné venait d’être promu gouverneur général.

Or, le gouverneur général, irrité de voir la confiance irréfléchie, inexplicable du général en Jang di Pertouan, et de son entêtement à s’opposer à l’émigration du côté de l’Est, l’aurait probablement révoqué de son gouvernement.

— Mais, ajoutait mon prédécesseur, quoi que ce soit qui détermine le général à accepter, en bloc, les accusations portées contre mon beau-père, et à mettre de côté les griefs bien plus graves à la charge de Jang di Pertouan, l’affaire n’est pas finie ! Et si,