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Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/284

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Je l’espère aussi, par les entretiens que je lui ai communiqués, le lecteur aura appris à le connaître comme un homme capable de découvrir, et d’éclaircir tout ce qui aurait pu paraître ténébreux, et caché à un autre qu’à lui.

On pouvait donc présumer que rien de ce qui se passait à Lebac n’échapperait à son coup d’œil vigilant.

Aussi, avons-nous vu que déjà depuis plusieurs années il avait étudié ce district, et qu’il le connaissait à fond. Cette connaissance du pays n’avait pas échappé à Dipanon, lors de leur première rencontre sous la tente où commence mon récit, et lui avait prouvé qu’il n’était étranger à rien de ce qui concernait sa nouvelle sphère d’activité.

À la suite d’une enquête, faite sur les lieux mêmes, il venait de constater la réalité de tous ses soupçons antérieurs ; en visitant les archives, il s’était rendu compte que cette contrée se trouvait réellement dans une situation plus qu’alarmante.

En parcourant la correspondance et les notes de son prédécesseur il s’aperçut que ce dernier avait fait les mêmes remarques.

Ses lettres adressées aux chefs contenaient reproches sur reproches, menaces sur menaces, et témoignaient parfaitement que ce fonctionnaire avait dit qu’il allait en déférer au Gouvernement en droite ligne, si l’on ne mettait pas un terme à cet état de choses.

Lorsque Dipanon lui avait raconté ce qui précède, Havelaar lui avait répondu que son prédécesseur aurait eu tort en agissant de la sorte, le sous-préfet de Lebac n’ayant pas le droit de prendre l’avance sur le préfet de Bantam ; il avait même ajouté que rien ne légitimait cette démarche, puisqu’il n’y avait