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Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/288

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lité tranquille, et de l’indulgence du Gouvernement pour quiconque lui épargne une mauvaise nouvelle, — ou pour employer le terme usité, — ne le tourmente pas en lui envoyant des informations affligeantes, tristes ou même ennuyeuses.

La population reste-t-elle stationnaire, c’est la faute des dénombrements des années précédentes, qui étaient inexacts ou irréguliers !

Les contributions rapportent moins que par le passé ; cette baisse s’explique par un encouragement donné à l’agriculture, qui se développera et donnera dans peu, — ce : dans peu, veut dire : quand le rapporteur ne sera plus en place, — des résultats, des fruits inespérés.

S’aperçoit-on d’un désordre, impossible à cacher ? Il faut s’en prendre à un petit nombre de mal-intentionnés, qui ne sont plus à craindre par la suite, un contentement général régnant dans la préfecture.

Si la misère ou la famine décime et diminue la population, cela provient d’une mauvaise récolte, de la sécheresse, de pluies torrentielles, ou de quelque chose d’approchant ; jamais d’une mauvaise administration.

J’ai sous les yeux la note du prédécesseur de Havelaar, dans laquelle il attribuait la diminution d’âmes dans son district à un abus extravagant de.. ma foi, cherchez !… Cette note n’était pas officielle, et contenait des points sur lesquels ce fonctionnaire avait à s’entendre avec le préfet.

Mais Havelaar chercha vainement, dans les archives, une preuve témoignant que son prédécesseur eût précisé cavalièrement, et se fût servi du terme technique, en adressant une missive officielle à l’administration.