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Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/305

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qu’il lui offrit de se restreindre lui et les siens au strict nécessaire, pour venir en aide à ses besoins urgents, à l’aide du peu qu’il pourrait encore économiser sur ses propres revenus.

Quand il lui fallait absolument punir, Havelaar n’accomplissait sa pénible mission qu’avec les plus grands égards.

On peut s’en rendre compte, en écoutant la commission dont il chargea le contrôleur, qui partait pour quelques jours et se rendrait à Serang.

» Dites au préfet, qu’il ne me croie pas indifférent aux abus qui règnent ici. Si je n’en donne pas immédiatement la communication officielle, c’est que je désire ménager le Prince-Régent, dont j’ai pitié. Je veux le traiter sans trop de rigueur, et j’espère le ramener petit à petit à l’accomplissement de son devoir. »

Havelaar était souvent absent plusieurs jours de suite.

Quand il restait chez lui, on le trouvait ordinairement dans la pièce, figurant, sur notre plan, le septième compartiment.

Il avait l’habitude d’y rédiger sa correspondance, et d’y recevoir les personnes qui lui demandaient audience.

Il avait choisi cet endroit-là, parce qu’il s’y trouvait dans le voisinage de sa Tine, qui occupait la pièce suivante.

Ils étaient si étroitement unis, que Max, même lorsqu’il s’occupait d’un travail réclamant toute son attention et l’emploi de toutes ses facultés, ressentait continuellement le désir de la voir ou de l’entendre.

Souvent il était curieux de le voir lui adresser la parole, tout d’un coup, à propos d’une idée qui