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Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/338

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Maintenant, si je prends trop violemment le parti du sens commun contre le jeune Stern, j’aurai l’air de vouloir les écarter, et je ne serai pas dans mon droit, puisqu’ils font dans les sucres.

Je ne comprends pas du tout où Stern veut en venir avec ses écrivasseries.

Il y a des mécontents, partout.

Est-ce joli, de sa part, à lui qui est comblé de bonnes choses en Hollande, — la semaine dernière ma femme lui a fait du thé de camomille ! — Est-ce joli, à lui, d’injurier le Gouvernement ?

Veut-il, avec toutes ces rengaines, exciter le mécontentement général ?

A-t-il la prétention de devenir Gouverneur-général ?

Il est assez arrogant pour ça !… c’est-à-dire pour y prétendre !

Avant-hier je le lui ai demandé, en lui faisant remarquer que son hollandais était parfaitement défectueux.

Savez-vous ce qu’il m’a répondu ? Écoutez :

» — Qu’importe ! m’a-t-il dit en riant ! cela ne fait rien du tout ! a-t-on jamais envoyé là-bas un Gouverneur-général, sachant la langue du pays ? »

Retournez-vous donc avec un présomptueux de cette espèce-là !

Il n’a pas la moindre considération pour mon expérience bien connue.

Un jour de cette semaine, comme je lui apprenais que j’étais commissionnaire depuis plus de dix-sept ans, et que je fréquentais la Bourse depuis vingt ans, il m’a jeté à la tête Busselinck et Waterman, qui sont commissionnaires depuis dix-huit ans, et qui,