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Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/341

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encore ce dernier était-il moins coupable, n’ayant pas de père pour lui indiquer le droit chemin.

L’Écriture sainte ne parle pas de Pharaon père. Au catéchisme, le pasteur Caquet se plaint de son pédantisme — c’est de Frédéric qu’il s’agit ici ; — en effet, mon fils a péché dans le paquet de l’Homme-au-châle un tas d’arguments subtils, et indiscrets, qui poussent à bout le consciencieux Caquet.

Il est touchant de voir comment ce digne homme, qui prend souvent le café avec nous, essaie de retourner les sentiments de Frédéric ; mais, le maudit gamin a, chaque fois, de nouvelles questions toutes prêtes ; et ces questions prouvent l’inflexibilité de son âme.

Tout cela sort de ce paquet diabolique, écrit par l’Homme-au-châle.

Avec des larmes, plein la voix, le serviteur zélé de l’Évangile cherche à le détourner de la prétendue sagesse humaine, pour l’initier aux mystères de la sagesse divine.

Il le supplie doucement, tendrement, de ne pas rejeter le pain de la vie éternelle, et d’éviter, ce faisant, de tomber dans les griffes de Satan, qui, au milieu de ses anges déchus, habite le palais de flammes, sa demeure in sœcula sœculorum.

O mon enfant, s’écriait-il encore hier — Caquet, bien entendu — ô mon jeune ami, ouvrez les yeux, et les oreilles, écoutez, et voyez ce que le Seigneur vous donne à voir, et à entendre par ma bouche — Remarquez les témoignages des saints, qui sont morts pour la vraie foi ! Voyez Saint-Etienne quand il s’affaisse, et s’aplatit sous les pavés, qui l’écrasent ; voyez comme son regard se tourne encore vers le