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Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/363

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poids ; il avait même l’air de prendre plaisir à sentir ce frôlement continu… Jugez donc’! Il y avait là dedans trente piastres d’or, cent soixante dix francs, assez pour acheter trois buffles !

Qu’allait dire Adenda ! Et ce n’était pas encore tout.

On lui voyait briller sur le dos, le fourreau en argent du poignard qu’il portait à sa ceinture.

La garde de ce poignard était en bois dur bien ciselé, et Saïdjah l’avait enveloppée soigneusement dans de la soie.

Et ce n’était pas son seul trésor.

Sous l’écharpe, qui ceignait ses reins, il cachait une cordelière en chaînons d’argent, terminée par une agrafe en or.

Cette cordelière était courte, il est vrai, mais, Adenda avait la taille si fine !….

Puis, dans un sachet, suspendu sur la poitrine, dans un sachet de soie, il y avait les restes de la feuille de jasmin qu’Adenda lui avait donnée au départ.

Ce jasmin était séché, fâné, flétri, mais, Saïdjah ne l’eût pas donné pour toutes ses richesses.

Est-il étonnant qu’il ne s’arrêtât pas plus longtemps à Tangerang ? Il y resta les heures nécessaires pour aller voir l’ami de son père, qui lui avait appris à tresser des chapeaux de paille, si fins, et si élégants.

Est-il étonnant qu’il parlât peu aux jeunes filles, qui selon l’usage de ces contrées, l’arrêtaient en chemin, et lui demandaient : d’où venez-vous ? où allez-vous ?

Est-il étonnant qu’il ne s’extasiât plus devant les beautés de Serang, lui, qui venait de Batavia ?