Aller au contenu

Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/400

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les domestiques avaient aussi des gilets rouges, comme le cocher.

M’intéressant énormément aux affaires des Indes — à cause du café — je m’empressai de mettre ce sujet de conversation sur le tapis, et je sus bien vite à quoi m’en tenir. Ce préfet m’a dit qu’il s’était toujours très bien trouvé de son séjour là-bas, et qu’il n’y avait pas une syllabe de vraie, dans tous les récits qu’on fait du mécontentement des populations.

Je m’amusai à parler de l’Homme-au-châle.

Il le connaissait, celui-là, et sous plus d’un aspect défavorable ! Il m’assura qu’on avait parfaitement eu raison de chasser cet Olibrius, qui était mécontent de tout, critiquait tout, tandis qu’il n’y avait que lui et sa conduite de critiquables !

Ainsi, à chaque moment il enlevait des jeunes filles qu’il conduisait chez lui, près de sa propre femme : il ne payait jamais ses dettes, ce qui n’est pourtant pas très propre !

Sachant exactement, grâce à la lettre que je venais de lire, combien toutes ces accusations étaient fondées, je me réjouis fort d’avoir si bien jugé les choses, et je me trouvai très content de moi-même !

C’est pour cela, qu’à mon pilier où je suis bien connu, on sait que j’apprécie et juge toutes les questions, à leur juste valeur.

Ce préfet et sa femme étaient deux personnes charmantes et hospitalières. Ils nous donnèrent un tas de détails sur leur façon de vivre, aux Indes.

Tout de même, cela doit être bien agréable, là-bas !

Ils racontaient que leur maison de campagne de Driebeigen ne possédait pas la moitié de leur esplanade — c’est un terme employé dans l’intérieur de