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Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/416

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de citer le sous-préfet sus-nommé, au seul effet de venir se défendre, et répondre au blâme imposé à ses actes par le préfet de Bantam.

En dernier lieu, j’ai l’honneur de vous donner ici l’assurance non exempte de gratitude, que, si quelque chose avait pu me faire revenir sur un parti pris bien arrêté, et sur des principes dont ma conscience ne peut se départir en cette affaire, ç’aurait été, vraiment, le mode affable et prévenant, dont vous avez combattu ces principes dans notre conférence d’avant-hier.

Le sous-préfet de Lebac,
Max Havelaar.

Sans se prononcer sur ce qu’il y avait de vrai ou d’exagéré dans les soupçons de la veuve Sloterin, sur l’événement, qui avait fait des orphelins, de ses enfants, en admettant plus ou moins la corrélation qu’il pouvait y avoir à Lebac entre l’accomplissement d’un devoir, et le poison, en supposant que cette corrélation n’existât même que dans la tête de la pauvre veuve, il est facile de comprendre qu’après la visite du préfet, Max et Tine ne passèrent pas des jours pleins d’une extrême gaîté.

Je ne crois pas avoir besoin de dépeindre l’inquiétude d’une mère, qui, en donnant à manger à son enfant, se demande à chaque morceau qu’il prend, si elle ne vient pas d’assassiner son fils adoré.

Et avait-elle supplié le ciel de le lui envoyer, cet enfant-là !

Le petit Max avait mis sept ans à venir au monde ; le rusé garçon se doutait bien que ce n’était pas un grand avantage pour lui de mettre le pied dans la vie, en ayant des parents tels que nous.

Havelaar dut attendre vingt-neuf longues journées