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Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/44

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Qu’est-ce-que l’amour,
Qu’un beau jour commence,
Auprès de l’amour inspiré
Par Dieu à l’enfant,
Avec la vie, avant la parole ?
Lorsqu’à peine sorti du sein,
À la mamelle de sa mère
Il se désaltère,
Et cherche la lumière dans le regard maternel ?

Non ! il n’est pas de lien,
Qui serre indissolublement les cœurs.
Comme le nœud, formé par Dieu,
Entre la mère et l’enfant !

Et mon âme qui s’attachait ainsi
À la beauté passagère,
Qui ne me fit sentir que des épines,
Sans me tresser une fleur…
Est-ce que cette âme oublierait
L’amour dévoué d’une mère,
Et le cœur d’or de femme
Dont les caresses étouffaient
Mes premiers cris ?
Dont la voix apaisait mon agitation,
Dont les baisers sèchaient mes larmes,
Et qui me nourrissait de son sang ?

Mère. Ne le crois pas !
Devant le ciel, je te le jure,
Mère ! tu ne dois pas le croire !
Non ! ton enfant ne t’oubliait pas.

Ici je suis loin de tout ce qui pourra
Nous rendre la vie douce et calme, là-bas,