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Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/457

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Le sieur Van der Wijck, membre du conseil des Indes, passant en cette qualité pour un des propulseurs de cette sentence d’exil, a nié le fait.

D’autres gouvernants, du même acabit, prétendent qu’il n’y a aucun rapport entre la prophétie de Sentot et la vie errante, pénible, imméritée de Roorda van Eysinga.

On pensa que ces ténèbres s’éclairciraient le jour où l’affaire de Roorda van Eysinga serait discutée dans la Seconde Chambre, autrement dite Chambre des Députés.

On s’attendait au dépôt, exigible de par le présent règlement gouvernemental des Indes, au dépôt, dis-je, du décret d’exécution de cet acte d’autorité.

Mais, le ministre Fransen van de Putte jugea suffisant de remettre un extrait de cette disposition, et les membres de la Chambre approuvèrent de nouveau cette illégalité.

À propos de ce document, il nous est bien permis de demander ce qu’il y avait dans la partie non publiée !

Sans doute quelque paragraphe relatif au chant de malédiction, lancé par Sentot.

Peut-être le chant de malédiction lui-même ?

Y avait-il donc un sentiment de culpabilité quelconque, qui fît redouter la publicité de ce chant ?

De toutes façons, ç’a été un coup de bâton dans l’eau, car — en admettant que Roorda van Eysinga n’ait jamais prêté la main à cette publication, — elle n’en a pas moins paru souvent, et partout ; je l’ai vue, moi-même, reproduite dans plusieurs feuilles de province.

Ce chant trouve, ici, sa vraie place ; et cela, tant à cause de la noble indignation qui y brille, que de son mérite littéraire.

J’ai déjà fait remarquer autre part que la malédiction de Sentot peut rivaliser victorieusement, par sa vigueur et sa flamme avec les célèbres imprécations de Camille.

Ce chant, le voici :