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Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/69

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— Il viendra vous voir, un de ces jours, assurément !… et qui sait ? peut-être, est-il justement allé chez vous, pour prendre une réponse à la demande qu’il vous a adressée.

Je répondis que l’Homme-au-châle pouvait venir quand il voudrait, mais que je le priais de ne pas sonner, la sonnette dérangeant la servante.

— En attendant un peu, ajoutai-je, quelqu’un finira par sortir, et la porte s’ouvrira pour lui.

Sur ce, je me retirai, remportant mes bonbons, car, franchement, l’endroit me déplaisait. Je ne me sentais pas à mon aise. Un commissionnaire en cafés n’est pourtant pas un homme de peine, et je prétends avoir l’air comme il faut. J’avais mon pardessus en fourrures, et cette femme s’est assise tranquillement, et s’est mise à causer avec ses enfants, tout comme si je n’avais pas été là. Avec ça, elle avait les yeux rouges, et je ne puis pas souffrir les gens qui pleurent.

Puis, il faisait un froid de chien, chez elle. On y était mal à l’aise, — probablement à cause de la saisie du mobilier, — et je n’aime pas une pièce où l’on n’est pas à son aise.

En retournant chez moi, je me décidai complètement à patienter au sujet de Bastien ; après tout, je ne sais pas mettre les gens à la porte.

Maintenant, nous allons passer à la première semaine de Stern. Il va sans dire, qu’il s’y trouve bien des choses qui ne me plaisent pas ; mais je dois obéir à l’article deux. D’ailleurs les Rosemeyer sont dans le ravissement. Je crois qu’ils encensent Stern parce qu’il a un oncle à Hambourg, qui fait les sucres.

L’Homme-au-châle était venu en effet. Il avait vu Stern et lui avait expliqué quelques détails difficiles