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Page:Multatuli - Max havelaar, traduction Nieuwenhuis, 1876.djvu/76

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fait, malgré son grand âge, les douze à quatorze lieues, qui le séparaient du territoire voisin de Pandeglang.

On attendait un nouveau sous-résident, ou sous-préfet ; et l’usage qui a force de loi aux Indes, plus qu’ailleurs, veut que le fonctionnaire, chargé de l’administration d’un district, soit accueilli en grande cérémonie, à son arrivée. Était aussi présent un homme d’âge moyen, le contrôleur, qui, après la mort du dernier sous-préfet, son supérieur immédiat, avait rempli ses fonctions, quelques mois, durant.

Aussitôt qu’on eut appris la prochaine arrivée du nouveau sous-préfet, en toute hâte, on dressa une tente, on apporta une table et quelques chaises, on apprêta des rafraîchissements, et là, sous cette tente le Prince-Régent, ainsi que le contrôleur attendirent le nouveau chef.

Aprés un chapeau à larges bords, un parapluie, ou un arbre creux, une tente est, certes, l’expression la plus simple de l’idée toîture. Figurez-vous quatre ou six bambous fichés dans le sol, leurs extrémités supérieures attachées au moyen d’autres bambous, sur lesquels repose une couverture, faite des longues feuilles d’un lis d’eau. Comme vous voyez, c’est aussi simple et agreste que possible ; du reste il n’en fallait pas davantage comme pied-à-terre, aux fonctionnaires européens et indigènes, venant sur la frontière pour complimenter leur nouveau supérieur.

Cependant il n’est pas tout-à-fait exact de représenter le sous-préfet, comme le supérieur du Prince-Régent. Une digression sur le mécanisme administratif de ces contrées-là est nécessaire.

Les Indes soi-disant hollandaises — je ne trouve