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Page:Mummery - Mes escalades dans les Alpes.djvu/186

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LE GRÉPON

descente de la traversée des Charmoz !), il lui fut impossible de compléter la course et il fut forcé de se contenter de l’escalade du sommet inférieur.

En 1892 l’ascension n’avait donc jamais été complètement répétée par ma route, et elle avait été effectuée deux fois seulement par l’arête Sud[-Ouest.] Dans chacune de ces deux : dernières courses F. Simond avait été le guide-chef. Au commencement du mois d’août de cette année-là, une caravane, composée de MM. Morse, Gibson, Pasteur et Wilson, fit sans guides l’ascension par cette même route Sud[-Ouest] et laissa, comme défi aux habitués du Montenvers, un piolet, avec une écharpe flottante attachée. Peu de jours après, Hastings, Collie, Pasteur et moi nous nous mîmes dans l’esprit de recouvrer l’objet abandonné. Nous décidâmes de monter par le Col Charmoz-Grépon et de descendre par l’arête Sud [-Ouest] ; comme le ressaut nommé C P[1], passait pour être absolument inaccessible du côté du Grépon — les caravanes antérieures avaient toujours laissé, dans leur ascension au sommet, une corde pendante au dessus de cet à pic pour les aider à se hisser à leur retour — nous engageâmes deux porteurs dans le but d’aller au C P et d’y fixer une corde ; nous les chargeâmes de provisions et de rafraîchissements, autant

  1. Un ancien explorateur ayant remonté l’arête Sud[-Ouest] jusqu’à ce point, et n’ayant pas jugé agréables les passages supérieurs, peignit ses initiales sur le roc, et cet endroit est maintenant toujours désigné par ces deux lettres C P. — A.-F. M.
    Bien avant la première ascension du Grépon, Pierre Charlet était venu jusqu’à ce ressaut. Il avait planté un drapeau et tracé ses initiales. Voici comment M. Dunod décrit ce passage : « Le rocher, coupé brusquement…, offre une large échancrure, au-delà de laquelle se trouve une paroi presque verticale, et ne présentant d’autre appui pour les mains qu’une petite fissure qu’il faut suivre pendant 4 ou 5 mètres. Dans ces conditions, la corde ne peut aider en rien les bras à supporter le poids du corps… Il faut donc exécuter ce passage à la force des bras, et uniquement à la force des bras. (Ann. C.A.F., 1885, p. 94-5). » Voyez en outre l’article de M. Balfour (Alpine Journal, X, p. 397 et la note de la page 108. — M. P.