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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Œuvres posthumes.djvu/116

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En un demi-siècle effacés !… »
Quand l’autre soir, dans une fête,
Mon regard tout à coup s’arrête
Sur un minois des temps passés !

Mais ce n’était point, ô Voltaire !
Une mouche de douairière
Qui ravive un œil défaillant !
C’était la plus discrète mouche
Qui pût effleurer une bouche
Plus rose que le lis n’est blanc.

Fine mouche, comme on peut croire,
Qui, pour poser son aile noire,
Entre les roses du jardin,
Avait choisi, comme l’abeille,
La plus fraîche et la plus vermeille
De toutes celles du matin.

Reste donc, mouche bienheureuse.
Si cette abeille voyageuse,
Qui, volant jadis, nous dit-on,
Entre les bosquets de la Grèce,
Vint chatouiller la lèvre épaisse
Du grand philosophe Platon,

Eût trouvé, dans l’ombre mi-close,
Cette fleur aux feuilles de rose,