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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Œuvres posthumes.djvu/195

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Faustine.

Je l’ai déjà juré.

Michel.

Malheureuse fille ! serait-ce possible ?

Moment de silence.

Mais, si cela était, pourquoi taire son nom ?

Faustine.

Parce qu’il le faut maintenant.

Michel.

Maintenant ! si ce n’est pas la peur qui t’empêche de le dire, c’est donc la honte ?… Est-ce un patricien ?

Faustine.

Peut-être.

Michel.

Non, ce n’en est pas un. On le saurait. On le verrait.

Faustine.

Et si ce n’en était pas un ?

Michel.

Qui donc ? Tu ne réponds pas…

Il s’approche d’elle.

Est-ce bien possible, Faustine ? Ainsi l’affreux soupçon que j’osais à peine concevoir est la vérité !

Faustine.

Quel soupçon ?

Michel.

Ainsi, en un jour, en un instant, tu as oublié qui tu es, qui nous sommes ! Ainsi tu as forfait à l’honneur !