Aller au contenu

Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Œuvres posthumes.djvu/260

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Marguerite.

Non ; vous n’êtes pas aussi féroce que vous le dites.

Prévannes.

J’admire combien les petites filles…

Marguerite.

Monsieur !

Prévannes.

Combien les jeunes personnes, veux-je dire, se croient aisément sûres de nous. Elles le sont, vraiment, plus que d’elles-mêmes.

Marguerite.

Plus que d’elles-mêmes ?

Prévannes.

Eh ! sans doute. On les prendrait, à les entendre, pour des prodiges de pénétration, et, pour trois mots de politesse, les voilà qui perdent la tête.

Marguerite.

Si vous ne voulez que m’impatienter, vous commencez à réussir.

Prévannes.

J’en serais désolé, mademoiselle, et, de peur que cela n’arrive, je me retire.

Il feint de s’en aller.
Marguerite, à part.

Est-ce qu’il parlerait tout de bon ?

Haut.

Monsieur de Prévannes !