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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Œuvres posthumes.djvu/69

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Qui s’en va, rajustant son pourpoint à sa taille,
Aux oisifs carrousels se peindre une bataille !
Ah ! quand mourut François, quel sage s’est douté
Que du seul Charles-Quint il mourait regretté ?
Avec son dernier cri sonna ma dernière heure.
Où trouver maintenant personne qui me pleure ?
Mon fils me laisse ici m’achever ; car enfin
Qui lui dira si c’est de vieillesse ou de faim ?
Il me donne la mort pour prix de sa naissance !
Mes bienfaits l’ont guéri de sa reconnaissance.
Il s’en vient me pousser lorsque j’ai trébuché. —
C’est bien. — Je vais tomber. — Le soleil s’est couché !
Ô terre ! reçois-moi ; car je te rends ma cendre !
Je vins nu de ton sein, nu j’y vais redescendre. »

C’est ainsi que parla cet homme au cœur de fer ;
Puis, se voyant dans l’ombre, il eut peur de l’enfer !
« Ô mon Dieu ! si, cherchant un pardon qui m’efface,
Je trouvais la colère écrite sur ta face,
Comme ce soir, mon œil, cherchant le jour qui fuit,
Dans le ciel dépeuplé ne trouve que la nuit !
Quoi pas un rêve, un signe, un mot dit à l’oreille,
Dont l’écho formidable alors ne se réveille !
Non ! — Rien à vous, Seigneur, ne peut être caché.
Kyrie eleison ! car j’ai beaucoup péché »

Alors avec des pleurs il disait sa prière,