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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/158

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Octave.

Si tu escaladais les murs ?

Cœlio.

Entre elle et moi est une muraille imaginaire que je n’ai pu escalader.

Octave.

Si tu lui écrivais ?

Cœlio.

Elle déchire mes lettres ou me les renvoie.

Octave.

Si tu en aimais une autre ? Viens avec moi chez Rosalinde.

Cœlio.

Le souffle de ma vie est à Marianne ; elle peut d’un mot de ses lèvres l’anéantir ou l’embraser. Vivre pour une autre me serait plus difficile que de mourir pour elle ; [ou je réussirai ou je me tuerai.] Silence ! la voici qui détourne la rue.

Octave.

Retire-toi, je vais l’aborder.

Cœlio.

Y penses-tu ? dans l’équipage où te voilà ! Essuie-toi le visage ; tu as l’air d’un fou.

Octave.

Voilà qui est fait. L’ivresse et moi, mon cher Cœlio, nous nous sommes trop chers l’un à l’autre pour nous jamais disputer ; elle fait mes volontés comme je fais les siennes. N’aie aucune crainte là-dessus ; c’est le fait