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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/261

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rencontre l’enterrement de Saint-Jean, que je prenne son costume et sa place, que je fasse enfin la plus grande folie de la terre, pour venir voir tomber, à travers cette glace, les deux seules larmes que cette enfant versera peut-être sur son triste voile de fiancée !

Il sort.



Scène IV

Une allée du jardin.
LE PRINCE, MARINONI.
Le Prince.

Tu n’es qu’un sot, colonel.

Marinoni.

Votre altesse se trompe sur mon compte de la manière la plus pénible.

Le Prince.

Tu es un maître butor. Ne pouvais-tu pas empêcher cela ? Je te confie le plus grand projet qui se soit enfanté depuis une suite d’années incalculable, et toi, mon meilleur ami, mon plus fidèle serviteur, tu entasses bêtises sur bêtises. Non, non, tu as beau dire, cela n’est point pardonnable.

Marinoni.

Comment pouvais-je empêcher votre altesse de s’attirer les désagréments qui sont la suite nécessaire du rôle supposé qu’elle joue ? Vous m’ordonnez de prendre