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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/263

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suis furieux de ce qui m’arrive, et d’un autre, je suis désolé de renoncer à mon projet. La princesse ne paraît pas répondre indifféremment aux mots à double entente dont je ne cesse de la poursuivre. Déjà je suis parvenu deux ou trois fois à lui dire à l’oreille des choses incroyables. Viens, réfléchissons à tout cela.

Marinoni, tenant l’habit.

Que ferai-je, altesse ?

Le Prince.

Remets-le, remets-le, et rentrons au palais.

Ils sortent.



Scène V

La Princesse ELSBETH, LE ROI.
Le Roi.

Ma fille, il faut répondre franchement à ce que je vous demande : Ce mariage vous déplaît-il ?

Elsbeth.

C’est à vous, sire, de répondre vous-même. Il me plaît, s’il vous plaît ; il me déplaît, s’il vous déplaît.

Le Roi.

Le prince m’a paru être un homme ordinaire, dont il est difficile de rien dire. La sottise de son aide de camp lui fait seule tort dans mon esprit ; quant à lui, c’est peut-être un bon prince, mais ce n’est pas un homme élevé. Il n’y a rien en lui qui me repousse ou