Aller au contenu

Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Razetta, toujours masqué, s’avance et ouvre le piano. À voix basse.

Lisez ceci quand vous serez seule.

Elle reçoit son billet.
Le secrétaire.

La princesse pâlit.

Le Marquis.

Ma chère fille, qu’avez-vous donc ?

Laurette.

Rien, rien, je suis remise.

Le Marquis, bas au secrétaire.

Vous concevez qu’une jeune fille…

Laurette frappe les premiers accords.
Un valet, entrant, bas au marquis.

Son Excellence vient d’entrer dans le jardin.

Le Marquis.

Son Excell… ! Allons à sa rencontre.

Il se lève.
Le secrétaire.

Au contraire. — Permettez-moi de vous dire deux mots.

Pendant ce temps, Laurette joue la ritournelle pianissimo.

Vous voyez que le prince ne fait avertir que vous seul de son arrivée. Que le reste de vos conviés s’éloigne. Je connais les usages, et je sais que dans toutes les cours il y a une présentation ; mais rien de ce qui est fait pour tout le monde ne saurait plaire à notre jeune souverain. Veuillez m’accompagner seul auprès du prince. La jeune mariée restera, s’il vous plaît.