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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/352

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ton lit ; mais tu comprends bien que tu pries, et c’est tout ce qu’il faut à Dieu.

Rosette.

Comme vous me parlez, monseigneur !

Perdican.

Tu ne sais pas lire ; mais tu sais ce que disent ces bois et ces prairies, ces tièdes rivières, ces beaux champs couverts de moissons, toute cette nature splendide de jeunesse. Tu reconnais tous ces milliers de frères, et moi pour l’un d’entre eux ; lève-toi, tu seras ma femme, [et nous prendrons racine ensemble dans la séve du monde tout-puissant].15

Il sort avec Rosette.



Scène IV


[Entre LE CHŒUR.]

[Il se passe assurément quelque chose d’étrange au château ; Camille a refusé d’épouser Perdican ; elle doit retourner aujourd’hui au couvent dont elle est venue. Mais je crois que le seigneur son cousin s’est consolé avec Rosette. Hélas ! la pauvre fille ne sait pas quel danger elle court en écoutant les discours d’un jeune et galant seigneur.

Dame Pluche, entrant.

Vite, vite, qu’on selle mon âne !

Le Chœur.

Passerez-vous comme un songe léger, ô vénérable