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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/41

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à tout, j’ai résisté à tout,… excepté à une femme, — à vous, Laurette, qui m’apprenez que je me suis un peu mépris dans mes idées orgueilleuses ; à vous, devant qui je ne voulais soulever le masque qui couvre ici-bas les hommes qu’après être devenu votre époux. — Vous me l’avez arraché, je vous supplie de me pardonner, si j’ai pu vous offenser.

Laurette.

Prince, vos discours me confondent… Faut-il que je croie ?…

Le Prince.

Il faut que la princesse d’Eysenach me pardonne ; il faut qu’elle permette à son époux de redevenir l’amant le plus soumis ; il faut qu’elle oublie toutes ses folies…

Laurette.

Et toute sa finesse ?

Le Prince.

Elle pâlit devant la vôtre. La beauté et l’esprit…

Laurette.

Ne sont rien. Voyez comme nous nous ressemblons peu.

Le Prince.

Si vous en faites si peu de cas, je vais revenir à mon rêve.

Laurette.

Comment ?

Le Prince.

En commençant par la première.