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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/411

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Ulric

Je ne suis ici que depuis un jour.

Rosemberg

Vous paraissez le dire à regret. Auriez-vous quelque sujet de regarder en arrière avec tristesse ? Sans doute il est toujours fâcheux de quitter sa famille, surtout quand on est marié. Votre femme est jeune, puisque vous l’êtes, belle par conséquent. Il y a de quoi s’inquiéter.

Ulric

L’inquiétude n’est pas mon souci. Ma femme est belle ; mais le soleil d’un jour de juillet n’est pas plus pur dans un ciel sans tache, que son noble cœur dans son sein chéri.

Rosemberg

C’est beaucoup dire. Hors notre Seigneur Dieu, qui peut connaître le cœur d’un autre ? J’avoue qu’à votre place je ne serais pas à mon aise.

Ulric

Et pourquoi cela, s’il vous plaît ?

Rosemberg

Parce que je douterais de ma femme, à moins qu’elle ne fût la vertu même.

Ulric

Je crois que la mienne est ainsi.

Rosemberg

C’est donc un phénix que vous possédez. Est-ce de