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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/415

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Polacco

Qui saura verra, qui saura verra.

Ulric

Ah ! ah ! Je comprends qui tu es ; oui, sur mon âme, un honnête sorcier. Eh bien ! que voit-on dans ta glace ?

Polacco

Qui verra saura, qui verra saura.

Ulric

Vraiment ! je crois donc te comprendre encore. Si je ne me trompe, ce miroir doit montrer les absents ; j’en ai vu parfois qu’on donnait comme tels. Plusieurs de mes amis en portent à l’armée.

Rosemberg

Pardieu ! seigneur Ulric, voilà une offre qui vient à propos. Vous qui parliez de votre femme, ce miroir est fait pour vous. Et dites-moi, brave Polacco, y voit-on seulement les gens ? N’y voit-on pas ce qu’ils font en même temps ?

Polacco

Le blanc est blanc, le jaune est de l’or. L’or est au diable, le blanc est à Dieu.

Rosemberg

Voyez ! cela n’a-t-il pas trait à la fidélité des femmes ? Oui, gageons que les objets paraissent blancs dans cette glace si la femme est fidèle, et jaunes si elle ne l’est pas. C’est ainsi que j’explique ces paroles : L’or est au diable, le blanc est à Dieu.