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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/430

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Voyez-vous pas que la nuit est profonde,
Et que le monde
N’est que souci ?

Rosemberg

Elle ne chante pas mal, mais il me semble que sa chanson exprime un regret ; oui, quelque chose comme un souvenir. Hum ! lorsque j’ai tenu ce pari, je crois que j’ai agi bien vite. — Il y a de certains moments où l’on ne peut répondre de soi ; c’est comme un coup de vent qui s’engouffre dans votre manteau. Peste ! il ne faut pas que je m’y trompe ; il y va là pour moi de bon nombre d’écus ! Voyons ! emploierai-je la ruse ?

Barberine
SECOND COUPLET.

Vous qui croyez qu’une amour délaissée
De la pensée
S’enfuit ainsi ;
Hélas ! hélas ! chercheur de renommée,
Votre fumée
S’envole aussi.

Rosemberg

Cette chanson dit toujours la même chose, mais qu’est-ce que prouve une chanson ? Oui, plus j’y pense, plus la ruse me semble le véritable moyen de succès. La ruse et l’amour feraient merveille ensemble. Mais il est bien vrai que je ne sais trop comment ruser. Si je faisais comme cet Uladislas lorsqu’il trompa le géant Molock ? mais voilà le défaut de toutes ces histoires-là,