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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/446

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Barberine, bas.

Chez moi, dis-tu ? en es-tu sûre ?

Kalérairi, de même.

L’Uscoque ne voulait rien dire ; mais Kalékairi l’a grisé, et il lui a tout raconté.

Barberine, regardant Rosemberg.

Vraiment, cela est incroyable !

Rosemberg, à part.

Quel singulier regard jette-t-elle donc sur moi ?

Barberine, de même.

Est-ce possible ? Ce jeune homme un peu fanfaron, il est vrai, mais, au fond, d’humeur assez douce et qui semblait… Cela est bien étrange !

Kalérairi, bas.

L’Uscoque dit maintenant que si la maîtresse le veut, il se cachera derrière la porte avec Ludwig le jardinier. Ils prendront chacun une fourche, et quand l’autre arrivera…

Barberine, riant.

Non, je te remercie. Tu en reviens toujours à ta méthode expéditive.

Kalérairi

Rosemberg a beaucoup de domestiques armés.

Barberine

Oui, et nous sommes seules, ou presque seules, dans cette maison au fond d’un petit désert. Mais je te dirai une chose fort simple : — il y a un gardien, ma chère, qui défend mieux l’honneur d’une femme que tous les