Aller au contenu

Page:Néron - Notes et impressions d'une parisienne, 1914.pdf/143

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
123
D’UNE PARISIENNE

mais quelle paix sereine dans cette simplicité !

De vieilles femmes pleurent.

— Elle était si bonne, la chère demoiselle ! Ah ! Dieu ait son âme !

Et une marée montante de ressouvenirs délie les lèvres de ces braves gens :

— Vous rappelez-vous en 1870 quand elle distribua à chacun de nous son sac de blé ?

— Ah ! je crois bien ; et quand elle nous manda tous chez elle, le soir où l’on nous annonçait que les Prussiens devaient mettre le feu au village…

Des phrases hachées, revenez-y pieux, s’échangent à voix basse, cependant que les chantres de Paris entonnent magnifiquement le Dies iræ. Les braves gens de Thomery n’en ont jamais entendu autant, pour un peu ils applaudiraient.

— Ah ! c’est vraiment beau, comme ils chantent bien ! chuchotent les « pieuses », un éclair de ravissement dans les yeux.

— Oui, murmure près de moi une vieille au