Aller au contenu

Page:Néron - Notes et impressions d'une parisienne, 1914.pdf/151

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
131
D’UNE PARISIENNE

un spasme de joie tord toutes ces pauvres créatures.

Les chansons gaies leur plaisent particulièrement ; le Tambour-major, que Melchisédech entonne de sa belle voix grave, tout en faisant tournoyer la longue canne de l’emploi, à pommeau doré, obtient un succès énorme. On trépigne sur les gradins.

Des bis ! bis ! stridents coupent l’air, des lèvres se contractent, en des rictus effrayants qui veulent être des sourires.

M. Depas, de l’Odéon, récite plusieurs monologues bien choisis et dont la drôlerie est comprise par beaucoup.

Mme Truffier, de l’Opéra-Comique, Mme Chaminade, Paul Séguy, de l’Opéra, chantent des morceaux d’un ton doux où l’amour est célébré, mais ce sont surtout les couplets comiques comme Les Femmes sont trompeuses qui excitent l’enthousiasme.

Les têtes dodelinent, battent la mesure, les cous s’allongent, et les prunelles s’irradient.

Mais voici Polin en troubade, dans ses chan-