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Page:Néron - Notes et impressions d'une parisienne, 1914.pdf/206

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NOTES ET IMPRESSIONS

taquinant les bûches qui grésillent, de la hantise des lugubres silhouettes entrevues : misérable théorie du déchet humain qui souffre, pantelle, agonise, les entrailles tenaillées par la faim, la chair mordue par le froid sous la guenilleuse vêture.

Et le cœur des femmes se prend de pitié pour ces sœurs dolentes, pétries à leur image et qui n’eurent d’autre malheur que de naître pauvres ou de le devenir.

Quelques-unes sont mères et portent sur leurs bras de chétifs petiots qui cherchent vainement leur nourriture au sein tari.

C’est vers elles que va plus particulièrement notre émoi, comme vont vers les faibles l’appui des forts.

La brume tombée sur la grande ville, chacun réfugié dans le « home » tiède, on se demande parfois ce que deviennent toutes les « sans-gîte » errantes par les rues.

C’est pour répondre à cette troublante question que je me suis un jour acheminée vers les asiles de nuit, hôtelleries des miséreux. C’était