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Page:Néron - Notes et impressions d'une parisienne, 1914.pdf/272

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NOTES ET IMPRESSIONS

je voulais voir la reine Ranavalo, parler librement avec elle, vivre quelques instants sa vie intime.

Ce n’était point certes pour surprendre des confidences politiques qui n’existent pas ; en pareille matière les secrets administratifs sont des secrets de polichinelle ; ce n’était pas davantage pour enregistrer des regrets qu’on devine aisément, mais que la reine déchue n’exprime jamais. J’avais seulement le grand désir de converser avec l’ex-souveraine, de recueillir ses impressions de femme sur Paris et sur les Parisiennes, qu’elle entrevoit entre deux courses rapides, conduite par des fonctionnaires zélés. Naturellement j’avais demandé au ministre des Colonies l’autorisation de voir sa prisonnière ; celui-ci, avec une courtoisie déférante à laquelle je m’empresse de rendre hommage, voulut bien. me faire connaître les raisons tout administratives qui s’opposaient à mon vœu.

Cette résistance polie, mais irréductible, ne fit qu’augmenter mon envie de parler à la reine Ranavalo sans témoins.