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Page:Néron - Notes et impressions d'une parisienne, 1914.pdf/284

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NOTES ET IMPRESSIONS

— Oui, fait-elle assez triste, beaucoup de choses qui plaisent.

— Sa Majesté a gros cœur de ne pouvoir rien acheter, explique Mme Delpeux ; elle et sa tante ne veulent plus aller dans les magasins, ça leur fait trop de peine de n’avoir que la vue de tant de bibelots et de colifichets…

La petite souveraine a un geste résigné.

— Heureusement, reprend la majordome, la reine a reçu quelques cadeaux.

— Robe blanche, interrompt Ranavalo.

— Oui, c’est l’ancien tailleur de Sa Majesté, qui, se souvenant des jours heureux où il expédiait au Palais d’argent des toilettes de deux et trois mille francs, a tenu à offrir un costume blanc à son ancienne cliente. D’autres fournisseurs ont agi comme lui.

La pauvre Ranavalo, qui est décidément bien fatiguée, se retire pour aller s’étendre sur son lit.

— Vous allez au Petit Palais cet après-midi, lui dis-je au moment où elle me quitte en me remerciant encore de sa voix chantante d’oiseau.