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Page:Néron - Notes et impressions d'une parisienne, 1914.pdf/30

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NOTES ET IMPRESSIONS

de l’Hôpital. Je croise des groupes de soldats, la musette au côté, qui marchent en chantant. Ce sont des permissionnaires.

Quel contraste ! Là les cantiques naïfs, ici le refrain de caserne à l’allure débraillée.

Elle se doutait qu’un garçon
Voulait embrasser sa fille.

Mais ma voiture s’arrête devant Saint-Marcel.

La porte large ouverte livre passage à tout venant.

Ah ! la pauvre et touchante église, avec ses piliers de bois grossièrement bariolés, son chemin de croix de quatre sous et ses murs nus. On se croirait tout à coup transporté bien loin de Paris, perdu dans un chétif sanctuaire de village. Ceux qui viennent prier là sont des simples, et c’est bien la foi qui les agenouille devant ce modeste autel, humble comme la mansarde qu’ils habitent.

Le recueillement est profond : c’est l’heure de la communion, et j’admire la foule respectueuse, les têtes qui se courbent pendant que