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Page:Néron - Notes et impressions d'une parisienne, 1914.pdf/47

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D’UNE PARISIENNE

« Moi je ne compte pas. » Et ils se retirent à la campagne, modestement.

— Les livres tels que mon mari les a écrits, ajoute cette femme de mérite, sont des monuments de l’histoire, des édifices bâtis patiemment avec du mortier solide, mais ces œuvres-là n’enrichissent pas leur architecte.

Mme Michelet, aux gros sous, à la fortune, préféra la gloire pour celui qu’elle aimait ; elle a compris et supporté, vaillante, le lourd poids de son grand nom, aidant Michelet de sa tendresse et de sa plume.

Depuis la mort de l’historien, opiniâtre, bûcheuse, elle s’attela à la rude tâche des œuvres posthumes de son mari. Elle compulsa les notes jetées au hasard, réunissant les pensées éparses, elle les coordonna et y mit, comme elle le dit elle-même, « un peu de sa vie ». Elle sauva ainsi des milliers de pages qui parurent en volumes.

Après le centenaire un dernier livre verra le jour, le livre intime, tout plein d’amour, où l’âme de l’écrivain se dévoilera dans ses sentiments les plus tendres et les plus exquis.