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Page:Néron - Notes et impressions d'une parisienne, 1914.pdf/73

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D’UNE PARISIENNE

métier nous appelons un « tuyau ». On court interviewer l’auteur, les interprètes, le couturier, pourquoi pas même les machinistes et le souffleur ? Le tic particulier de Mlle Z… et le bon mot de X… sont des événements. On épluche, on commente, tout devient prétexte à papotage, à racontars de concierge.

C’est une douce manie, mais il paraît que le public aime ça, et les marchands d’articles sont bien obligés de tenir ce « bibelot dernier cri », puisque les directeurs de journaux ne veulent plus entendre parler d’un autre genre.

— Ma parole, disait l’autre jour devant moi un de nos meilleurs dramaturges, ils finiront par interviewer le pompier de service.

Enfin, puisque mode il y a, je me suis livrée, moi aussi, à une petite enquête, et c’est à Nelly Lieutier que j’ai demandé quelques détails sur la prime enfance de Loti, dont la pièce du théâtre Antoine jette le nom dans l’actualité.

Grande, les cheveux ondés, Mme Nelly Lieutier m’accueille avec une parfaite bienveillance. Elle me rappelle un peu le profil de la châtelaine