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Page:Néron - Notes et impressions d'une parisienne, 1914.pdf/96

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NOTES ET IMPRESSIONS

trouvés au lendemain de l’incendie, dans la terre chaude encore où crépitaient des tisons fumants : bois de charpente et loques humaines.

C’est tout là-bas, dans le quartier Monge, au commencement de la rue des Écoles, dans une bâtisse ancienne, garde-meuble des friperies de l’État, que sont relégués ces minables souvenirs.

Il est nuit, il fait triste dans ce coin ; un petit frisson me gagne lorsque je pénètre dans la grande salle où gisent, pêle-mêle, des caisses, des bustes de vieilles Mariannes, mélancoliques sous leur bonnet phrygien, des tableaux, tout le tohu-bohu sinistre d’un « décrochez-moi-ça » de bas brocanteur.

Le gardien de l’immeuble s’arrête devant une lourde boîte de chêne à compartiments, et simplement, la voix un peu émue, il dit :

— C’est là.

Avec respect, une à une il prend les larges enveloppes jaunes où par séries ont été enfermés les objets.

Voici d’abord, tout seul, un énorme bloc de métaux fondus.