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Génie ! O longue impatience !
A la fin, les temps sont venus.
Qu’un pas vers la neuve Science
Va donc jaillir de ces pieds nus !
Le marbre aspire, l’or se cambre !
Ces blondes bases d’ombre et d’ambre
Tremblent au bord du mouvement !...
Elle chancelle, la grande urne
D’où va fuir le consentement
De l’apparente taciturne !

Du plaisir que tu te proposes
Cède, cher corps, cède aux appâts !
Que ta soif de métamorphoses
Autour de l’Arbre du Trépas
Engendre une chaîne déposes !
Viens sans venir ! Forme des pas
Vaguement comme lourds de roses...
Danse, cher corps. Ne pense pas !
Ici les délices sont causes
Suffisantes au cours des choses !...

O follement que je m’offrais
Cette infertile jouissance :
Voir le long pur d’un dos si frais
Frémir la désobéissance !..
Déjà délivrant son essence