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Page:NRF 17.djvu/34

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28 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Agafia Tikhonovna. — Vraiment, j'ai honte. (Elle découvre à demi son visage.)

Kotchkariov. — Allons, choisissez Ivane Kouzmitch.

Agafia Tikhonovna. — Ah ! (Elle se couvre à nouveau le visage.)

Kotchkariov. — Vraiment c'est une merveille d'homme. Administrateur hors-ligne. Un homme étonnant !

Agafia Tikhonovna. (Elle se découvre peu à peu le visage). — Et un autre peut-être : Nicanor Ivânovitch, par exemple ? N'est-ce pas, lui aussi, un homme bien ?

Kotchkariov. — Excusez-moi, c'est du néant, comparé à Ivane Kouzmitch.

Agafia Tikhonovna. — Pourquoi cela ?

Kotchkariov. — Parce que. Mais c'est clair ! Ivane Kouzmitch est un homme... un homme enfin... un homme comme vous n'en trouverez pas.

Agafia Tikhonovna. — Et Ivane Pâvlovitch ?

Kotchkariov. — Ivane Pâvlovitch, c'est de la pacotille. Tous les autres aussi, de la pacotille.

Agafia Tikhonovna. — Croyez-vous qu'ils le soient tous ?

Kotchkariov. — Mais jugez, comparez : Ivane Kouzmitch, comme ça sonne ! Les autres au contraire, quel que soit celui que vous preniez : Ivane Pâvlovitch, Nicanor Ivânovitch... est-ce aussi bien ?

Agafia Tikhonovna. — Vous avez peut-être raison. Tous les autres sont très... effacés.

Kotchkariov. — Effacés ! y pensez-vous ? Des querelleurs, des gens turbulents, voilà ce qu'ils sont ! Avez-vous envie d'être battue le lendemain même de votre mariage ?

Agafia Tikhonovna. — Ah, mon Dieu ! C'est le pire malheur qui puisse arriver.

Kotchkariov. — Je vous crois. On ne peut rien imaginer de pire.