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Page:NRF 17.djvu/44

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38 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Kotchkariov, le regardant de côté, à part. — Il aime les femmes grasses et il est maigre comme une blague à tabac vide. (Haut.) Non, vous ne devez absolument pas vous marier.

Jévakine. — Pourquoi ça ?

Kotchkariov. — Parce que. Quelle allure avez-vous, entre nous soit dit ? Des pattes de coq.

Jévakine. — De coq ?

Kotchkariov. — Certes ! Quelle mine avez-vous ?

Jévakine. — Que voulez-vous dire à la fin avec vos pattes de coq ?

Kotchkariov. — C’est simple : des pattes de coq.

Jévakine. — Il me semble que vous allez un peu loin…

Kotchkariov. — Je parle ainsi parce que je sais bien que j’ai affaire à un homme raisonnable. À un autre, je ne l’aurais pas dit. Je vous marierai : entendu ; mais à une autre personne.

Jévakine. — Non, je demande que ce soit justement à celle-là. Voulez-vous être mon bienfaiteur ? Mariez-moi précisément à celle-là.

Kotchkariov. — Soit ! Mais à une condition. Vous ne vous mêlerez absolument de rien et ne vous montrerez même pas aux yeux de la demoiselle. J’arrangerai tout sans vous.

Jévakine. — Permettez ! comment tout faire sans moi ? Il me semble qu’il faudra bien que je me montre à la fin.

Kotchkariov. — Absolument inutile. Rentrez chez vous et attendez. Ce soir, tout sera fait.

Jévakine, se frottant les mains. — Voilà qui serait bien ! Ne vous faut-il pas la liste de mes emplois, quelque certificat ? Ça pourrait intéresser la jeune fille. Je puis vous rapporter tout dans une minute.

Kotchkariov. — Il n’y a besoin de rien. Rentrez chez Vous. Et ce soir je vous ferai prévenir. (Il le pousse dehors.) Tu peux y compter, mon brave ! Mais pourquoi Podko-